CHAPTER I

" « L'enfance est un voyage oublié. » « L'enfance est pleine de désillusions. » "

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« La naissance est un acte sonore, une action qui engendre le bruit : chaque naissance est un cri qui se déroule, se répercute à travers la vie. »

Voila qui pourrait parfaitement décrire ma naissance. Et de ce fait, toutes les naissances qu’il y a pu y avoir dans le monde et qu’il y aura encore et toujours. Je criais. Ma tête était à peine sortit que mes poumons soufflaient déjà, exprimant alors un cri fort, puissant, assourdissant. Ma mère pleurait, heureuse de me voir apparaître alors que d’autres contractions venaient lui arracher d’horrible cri de douleur. Calé dans les bras d’une des sages femmes présentent autour de ma mère, j’attendais tout en pleurant la naissance de ma petite sœur. Oui j’ai bien dit petite sœur. Bien que nous n’ayons que quelques secondes d’écart, j’avais endossé ce rôle de grand frère instinctivement et ni elle ni personne ne l’avait contesté. Bien au contraire elle aimait dire que j’étais son grand frère. Nous sommes donc nés il y a plus de soixante dix ans maintenant. C’était un 30 Juin. Deux petits anges tombés du ciel pour éclairé la vie de ma mère. Elle n’avait que 23 ans lorsqu’elle nous mis au monde. Notre père ? Nous ne l’avons jamais connu. Et pour tout dire, cela ne m’avait dérangé. Certes ma mère avait du mal à nous faire vivre mais elle a toujours su se débrouiller pour avoir le temps nécessaire pour nous. Notre éducation, notre vie. Elle voulait qu’on ait les meilleures choses malgré le peu de moyen dont nous dispositions. Mais cet amour inconditionnel qu’elle nous portait valait bien plus que tout le Temps du monde. Nous rêvions, ma sœur et moi, de réussir notre vie et d’offrir à notre mère le repos qu’elle méritait tant. Nous voulions lui faire connaître Peconia et la sortir de ce quartier de misère. Parce que oui, j’ai omis de le mentionner mais nous sommes nés et avions vécu dans le secteur 12. Le secteur le plus malfamé et le plus dangereux qui pouvait exister. Chaque jour, nous voyions des corps tomber autour de nous. La population de ce quartier excédait rarement les trente ans. Les plus vieux quand à eux volaient le Temps des autres pour survivre et ainsi ravitailler le climat de peur qui régnait dans nos vies.

Nous ? Nous continuions simplement notre chemin. Comme si de rien n’était. Nous ne prenions pas réellement conscience que le danger nous guettait comme n’importe qui d’autre. Nous pensions être au dessus de tous. Que rien ne pouvait nous arriver. Que nous réussirions et quitterions cet endroit sans encombre. Sans dommage. Nous rêvions simplement et ce rêve allait me priver rapidement de tous ce qui avait de l’importance pour moi… Nous venions seulement de fêter notre 26ème anniversaire. Bien que nous ayons le potentiel pour réussir de brillantes études scolaires, nous dûmes tout arrêter huit années au-par-avant pour aider notre mère à subvenir aux besoins de la famille. C’était la dure loi du secteur 12. Je m’en souviens comme si c’était hier. Malgré les années, la douleur de ce moment n’a pas diminué. Je rentrais donc de mon travail, le sourire aux lèvres, riant et déconnant avec un de mes amis proches lorsque je vis la porte d’entrée de mon appartement complètement arrachée, cassée en deux et trônant à l’entrée. Mon cœur s’était arrêté. L’espace de quelques secondes, plus aucuns signes de vie paraissait au travers de mon corps. Me précipitant à l’intérieur de mon appartement, je retrouvais ma mère et ma sœur assises sur le sol, les yeux rouges, des goutes salés perlant le long des joues alors que leurs visages et bras étaient recouvert d’horrible bleus. Elles me regardaient en pleurant, n’arrivant pas à parler alors que je voyais le compteur de leur bras défiler, il ne restait qu’une dizaine de secondes. M’approchant d’elle, elles pointèrent un tiroir de la cuisine tout en criant un nom : Oleg. Je n’eu pas le temps de saisir leur bras qu’un sursaut parvint dans leurs poitrines et qu’elles ne tombent, inanimées, dans mes bras. Mon souffle était court, mon cœur battait follement a en rompre ma cage thoracique alors que j’avais du mal à prendre conscience de ce qui était entrain de se passer. De ce qui venait de se passer… Sans rien comprendre, alors que je nous pensais sortis d’une situation difficile, voila que les deux personnes les plus chères à mon cœur venaient de disparaître. Ma vie s’éteignit en cet instant…

CHAPTER II

" « La vengeance ne remplace pas la perte d’un proche. » « La vengeance est une justice sauvage. » "

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Ayant totalement perdu foi en la vie après ce moment tragique que je venais de vivre, j’avais alors décidé de prendre ma vengeance. Etait-elle réfléchie ? Pas du tout. Je savais que de là où se trouvaient ma mère et ma sœur, elles devaient sans doute s’arracher les cheveux de voir ce que j’allais faire. Mais je ne pouvais continuer d’avancer sans avoir fait payer le responsable de cela, de ce crime infâme qui fut rapidement étouffé par les gardiens du temps. Dans un sens, je pouvais comprendre que ce qui se déroulait dans les secteurs malfamés ne les intéressaient pas. Qu’ils ne travaillaient que pour les plus aisés d’entre nous et que le reste ne représentait rien à leurs yeux. Je l’avais compris depuis longtemps mais ne m’en étais jamais soucié. A vrai dire, même si nous vivions dans un endroit glauque et malfamé, nous avions toujours pu nous en sortir et mené une existence paisible. Mais aujourd’hui tout était différent. Etant désormais seul au monde, j’avais compris qu’il me fallait faire quelque chose pour essayer de continuer à vivre comme elles l’auraient voulue, et me venger de leurs morts. De leurs disparitions qui avait créée en moi un immense vide. Les jours passèrent, tous plus noir les uns des autres, alors que mes travaux de recherche portaient enfin leurs fruits. J’avais abandonné mon travail, gagnant mon Temps par de petit job ci et là et surtout, en volant le temps des personnes impliquaient dans la mort de ma famille, que je retrouvais tout doucement. Au fond de moi, j’avais peur de ce qui était entrain de se passer. je ne comprenais pas comment un tel réseau avait pu se retrouver à assassiner deux personnes du secteur 12 qui n’avaient à priori rien à voir avec eux. Oleg… qui pouvait-il bien être ? Pourquoi le PDG d’une firme de sécurité et de transport du Temps, qui devait être un Immortel d’après son rang, en était venu à assassiner deux femmes du secteur 12 ? Cela n’avait aucune logique et je commençais à me demander si c’était bien cet homme là que je traquais. Si je n’avais pas fait une erreur dans mes recherches.

Enfermé chez moi, continuant de chercher des informations sur cet homme, alors que j’avais désormais emmagasiné pas mal de temps pour mener à bien mon plan sans peur de mourir d’un seul coup, mes recherches me menèrent à une découverte qui me glaça sur place. Comment ne l’avais-je pas vu plus tôt ? Oleg était né et avait grandi dans le secteur 12. Il avait l’âge de ma défunte mère… Relevant l’endroit exacte où il avait grandi, j’en conclus rapidement que ma mère et lui devaient se connaître depuis leurs naissances. Depuis toujours… Il avait encore des contacts dans la zone et c’est pourquoi, sans attendre, je fis mes affaires, pris quelques vêtements dans un sac et partis de chez moi. Mes cibles étaient désormais ses contacts qui allaient devoir m’en apprendre plus sur le dit homme. Je devais impérativement en connaître d’avantage sur lui avant d’aller l’attaquer. Il était tout de même à la tête d’un réseau important de sécurité mais aussi de corruption… Il n’allait pas être facile à approcher donc. Ses contacts m’en apprirent beaucoup sur cet homme. Bien plus qu’ils ne pensaient pouvoir révéler un jour. Ses habitudes, ses lieux de déplacements. Ses addictions, ses penchants. Ce mec était un porc, un pervers de première catégorie qui se faisait livré des prostitués du secteur 12 sans aucun scrupule. Juste pour son plaisir. Les payait-il ? Pas du tout. Il les faisait disparaître par la suite sans qu’aucune personne ne soit alertée par ces disparitions alarmantes.

Concernant ma mère, j’avais donc appris que depuis toujours, il la convoité. Qu’il était celui qui avait fait assassiner mon défunt père et qui avait fait croire à ma mère que ce dernier était partit vivre ailleurs en les abandonnant. Il se disait ami, proche, de ma mère, qui elle ne le considérait que comme une simple connaissance. Il l’avait épié depuis toujours alors qu’il grimpait les échelons. Il l’avait fait surveiller, la voulant pour lui seul. Un obsédé de première catégorie que je détestais de plus en plus en apprenant tout ce qu’il avait pu faire et tout ce qu’il continuait de faire. D’après ce qu’on me révéla, il avait proposé il y a quelques temps à ma mère de venir vivre avec lui en échange de devenir sa « femme », son jouet, sa maitresse. Contre certaines faveurs sexuelles, elle bénéficierait d’un Temps confortable. Chose qu’elle avait bien entendu refusée catégoriquement. Il ne connaissait pas ma mère comme je la connaissais. N’ayant pas accepté son refus, il était alors venu la chercher chez elle pour l’obliger. S’en suivit une confrontation qui mena cette brut, et ses gardes du corps personnels, à violer ma mère et ma sœur, à tour de rôle avant de les abandonner en leur ayant prélevé la quasi-totalité du Temps qu’elles possédaient. Les révélations étaient dures à encaisser. Tellement dur que sans pouvoir me retenir, je brisais la nuque de l’homme de main qui s’écroula sur le sol, sans vie, son compteur devenant noir et inutilisable. Je venais de perdre dix années de vie en plus sous le coup de la colère. Mais je savais que j’allais dès lors en gagner bien plus dans peu de temps…

Les jours, les semaines, les mois étaient passés. Presqu’une année depuis la disparition de ma mère. Date tragique où j’avais décidé dès lors de ne plus fêter un seul anniversaire. Cette période, synonyme de naissance et de vie normalement, c’était transformé en une période synonyme de mort. La haine m’habitait toujours. J’avais du mal à la contrôler. Ce qui était normal pour moi en un sens. Depuis cette datte, depuis ce jour terrible, j’avais fait en sorte d’éliminer un à un tous ceux qui travaillaient et qui étaient proches de ce Oleg. Ce dernier était sur ses gardes. Il se savait traquer. Il se savait prit pour cible. Il ignorait simplement par qui. Il ne se doutait absolument pas que le fils de celle qu’il avait tué en ne supportant pas ses rejets se soit jeté dans une chasse à l’homme aussi dangereuse et invraisemblable. Qu’avais-je à perdre de toute manière ? Ma vie ? Je l’avais déjà perdu… Mon plan était infaillible. Il avait été réfléchit depuis des mois et des mois. Mes capacités ? Elles étaient devenue excellentes… Pris dans cette envie de vengeance et de destruction qui alimentait ma vie et en était devenu mon essence, j’avais accrus de manière significative mes capacités dans des domaines qui allaient me servir présentement. Alliant à cela une intelligence et une capacité d’évolution et d’adaptation que j’avais toujours amoindrie à l’époque, j’étais devenu en peu de temps le parfait tueur. Un expert qui agissait dans l’ombre aussi discrètement que possible et qui ne laissait aucune trace derrière lui. J’avais encore beaucoup à apprendre mais cela me suffisait amplement pour ce que j’avais à faire.

Retrouvant la trace de ce pervers dans un quartier du secteur 10, alors qu’il faisait affaire avec des trafiquants d’arme, je le retrouvais à son hôtel juste après avoir éliminé tous les gardes qui étaient posté à son étage, alimentant mon compteur de plusieurs dizaines d’années supplémentaires. L’attachant assez solidement, ce dernier ne comprenait pas qui j’étais et pourquoi je faisais cela. Je prenais alors le malin plaisir de lui expliquer la situation. Le pourquoi du comment. Chaque mot que je prononçais faisait naître en lui une peur qu’il n’avait jamais ressentie. Ses yeux se remplissaient petit à petit de frayeur. Il se savait perdu. Il savait qu’un jour il allait devoir payer ses excès, ayant déjà l’état sur le dos, mais il n’avait jamais pensé se faire avoir de la sorte. Par un simple jeune ouvrier qui n’était, avant cela, rien à ses yeux. Rien aux yeux du monde. Oui, je n’étais rien. Cela m’avait permis d’évoluer tranquillement sans que personne ne se doute de quoi que ce soit. Un sourire sadique sur mon visage, je prenais son bras et vidais son compteur de toutes ses années. Se salopard avait du en tuer des gens pour pouvoir vivre aussi longtemps et détenir un compteur aussi immense. Il se vidait de plus en plus, mon bras affichant bientôt une série de 13 chiffres, synonyme d’un millénaire de vie. Lui laissant simplement une minute au compteur je réglais la bombe sur laquelle il était assis à cinquante seconde et la salua, partant rapidement pour ne pas être pris dans la déflagration qui allait carboniser tout l’étage dans lequel il se trouvait. Allant me cacher dans une rue voisine je regardais le spectacle, le sourire aux lèvres alors que ce gros tas partait en fumé. Ma vengeance avait été terrible. Un autre homme était né. Je savais fort bien que cela n’aiderait en aucun cas le retour de ma sœur et de ma mère, que cela n’allait pas les faire revivre cependant, une certaine satisfaction s’installa en moi. Peconia était désormais à bout de bras…

CHAPTER III

" « Qu'on l'imagine céleste ou terrestre, l'immortalité, quand on tient à la vie, ne console pas de la mort. » "

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Après le meurtre et la destruction totale de l’empire d’Oleg, j’avais passé presque cinq années de ma vie à me faire tout petit. A me fondre dans la masse pour endormir l’opinion publique et les instances du Temps sur ce qui s’était passé. Ses derniers avaient mené une enquête juste pour dire qu’ils en avaient fait une. En réalité, ils remerciaient celui qui avait osé s’en prendre à se personnage emblématique qu’ils n’avaient jamais réussit à coincer et à évincer de la scène des Immortels. J’avais le Temps nécessaire désormais pour attendre et aller ensuite commencer une nouvelle vie dans un endroit que j’avais longuement rêvé. Une photo de ma mère et de ma sœur trônaient sur un pendentif que je gardais autour du coup, près du cœur, et que je ne retirais désormais plus. Depuis ce terrible jour, ma peine n’avait cessé de croitre et je devais vivre avec cela. Ma vengeance, aussi jouissive fut-elle, ne me permis hélas en aucun cas de retrouver le bonheur. Elles étaient définitivement partit et ma vie sans elles allaient s’annoncer longue et délicate. Finissant de me cacher, j’avais donc repris la route pendant une dizaine d’année, partant de secteur en secteur en me faisant toujours aussi petit. N’éveillant en aucun cas les Gardiens du Temps sur mon comportement qui pourrait paraître suspect. C’est à mes 50 ans que j’arrivais finalement à Peconia. Après avoir fait parler de moi dans le secteur 2 grâce à mes connaissances et mes capacités mentale surpassant beaucoup de monde, on m’avait appelé pour me confier un poste au sein d’une importante banque de Temps. Une des plus grosses du pays et c’est avec un enthousiasme certain que j’allais finalement rejoindre la ville et la vie dont nous avions, ma mère, ma sœur et moi, tant rêvés. C’était pour elles que je faisais cela. Pour elles que je m’étais battus et avait survécu à tant de drame, de conflit. Pour leurs amours, leurs fiertés.
Aujourd’hui alors, je vis depuis 20 ans à Péconia. A 70 ans, je suis à la tête de cette banque qui m’a embauché et la tiens d’une main de maître. Il m’arrive parfois, pour ne pas dire très souvent, de laisser filtrer et passer du temps en douce pour les communautés pauvre des secteurs 11 et 12, n’oubliant pas mes racines et le lieu d’où je viens. N’oubliant pas tout ce que j’ai perdu pour en arriver où je suis maintenant. Ceci n’est pas autorisé, je le sais, cependant, que peuvent-ils bien faire alors qu’ils ne savent rien et que mes opérations sont faites de manière à n’être connu que de moi-même ? Rien. Absolument rien. J’agis comme bon me semble et personnes ne sait rien. je réduirais à néant de toute manière toutes personnes se mettant au travers de ma route et m’empêchant de vivre le rêve de ma famille…