AZAZEL CZESLAW WILLIAMS

" i'm part of the story "

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→ i am what i am Tiens, c'est la première fois que je vois ta tête! Faisons connaissance! Tout d'abord, quels sont tes noms et prénoms? Officiellement, c'est Azazel Czeslaw Williams. Nom de famille très commun, pour mes prénoms, un peu moins déjà. Czeslaw, c'est depuis que je suis gosse, c'est ma famille, mes amis, tout le monde m'appelle comme ça. Azazel, c'est la seule chose que mes adversaires connaissent de moi. Adversaires ? Je vous laisse lire mon histoire... (NB; Czeslaw se prononce ici "Cheslaw") Quel âge as-tu? (Je parle de ton âge réel, n'est-ce pas.) Trente-deux ans ! Et je n'ai même plus honte d'avouer comment je suis encore là. Et tu viens d'où comme ça? Quel est ton secteur? Je suis né dans le secteur 12. Moi et ma famille avions déménagé en secteur 11, je n'ai jamais vraiment su pourquoi mais on avait les moyens pour. Je n'y suis resté qu'une semaine, pour retourner par la suite dans le secteur 12. Mais maintenant, je vagabonde, je n'ai eu l'opportunité d'aller que jusqu'au secteur 6 pour affaires. Ah, je vois! Et comment tu y gagnes ta vie? Je... Je suis obligé de répondre ? Bon, je suppose que oui. Je vole. C'est pas bien hein ? Mais ce ne sont que des combats loyaux, promis ! Tu as de la famille? Ou peut-être es-tu en couple?De la famille ? Non, j'en ai plus, sont tous morts. Et en couple, non plus, je suis célibataire et presque coureur de jupons invétéré si on peut dire ça comme ça. J'attends juste la personne qui saura me raisonner -ou pas-. On est tous uniques, spéciaux. Et toi, qu'est-ce qui te démarque? Encore une fois... Bon, d'accord. Certaines personnes - si ce n'est 90% de la population - disent que je suis sociopathe. Je ne suis pas d'accord avec elles, quoique parfois, mon comportement peut soulever des doutes. Même si avec un peu de recul, un abruti ne se rend pas compte qu'il est abruti. Alors, peut-être que je ne m'en rends pas compte...

we want to know ← Bon, Czeslaw, nous serions ravis d'en savoir plus à ton sujet. Chaque habitant de Tempus compte. Pour commencer, décris nous ton caractère en 5 mots : Cinq mots ? Seulement ? D'accord : Hyper-impulsif - Manipulateur - Intelligent - Dangereux - Calculateur. Quoi j'ai pas de qualité ? Mais si. Même Jules Renard l'a dit : « L’homme naît avec ses vices; il acquiert ses vertus. » J'ai tous mes vices, j'attends encore mes vertus. Que penses-tu des Target Games? C'est amusant. Une belle brochette de personnes en train de se taper dessus et tenter de survivre. Regardes-tu cette émission? Quand j'ai le temps, ou plutôt quand je m'ennuis. Bien que les deux vont de paire. Que penses-tu de l'époque dans laquelle nous vivons? Si ça peut être pire, je demande à voir. Je vis, c'est le principal. Faut-il changer le système? Peut-être, peut-être pas. Certaines personnes ne se soulèveront jamais, sauf qu'il ne suffit pas d'une voix pour que les choses changent. Expérience faite par ma soeur. Bien, nous cernons bien mieux à qui nous avons affaire désormais. Mais nous n'en avons pas terminé avec toi. Il est temps de répondre à des questions plus... personnelles. Tu vas donc nous dire ton parfum de glace préféré: Un mélange de tout. Depuis que mon cousin a mélangé glace au chocolat et purée d'épinard congelée, la glace me révulse. Quel est ton pêché mignon?C'est affolant, je crois que ce sont les Twizzlers ! Es-tu plutôt noir ou blanc? Noir sans hésiter. vache ou chèvre? Vache, parce que Milka quoi. jour ou nuit? Nuit. coeur ou raison? J'ai tenté le coeur, mais ça ne m'a jamais réussi, bien au contraire, la raison est bien plus fiable croyez-moi. Merci beaucoup pour ces précisions. Cet entretient prend fin. Mais as-tu une dernière chose à nous dire? Oui, j'ai faim.

CHAPTER I

« Le courage, c'est de comprendre sa propre vie... Le courage, c'est d'aimer la vie et de regarder la mort d'un regard tranquille... Le courage, c'est d'aller à l'idéal et de comprendre le réel. »-Jean Jaurès

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Une bouffée d’air me glace les bronches. J’ouvre un œil, puis deux. Bordel, où est-ce que je suis encore ? Je me redresse en vitesse, je regarde autour de moi. Mais surtout derrière moi. Non, ça va, je me suis juste assoupi sur le canapé de notre appartement. Ma sœur est assise à côté de moi, elle dessine. Elle est mignonne, elle ressemble à ma mère. Elle s’appelle Pandora Nott Williams. Ma mère Lizbeth est dans la cuisine, elle finit de préparer mon gâteau d’anniversaire, mon père Zek’ répare un revolver qui a enrayé il a peu de temps. Pourquoi sommes-nous armés, dans cette famille ? Trace de la vie d'avant. La vie d'avant ? Oui, nous venons de déménager en secteur onze, alors que je suis né en zone 12. Je ne sais même pas comment on a pu en arriver là, je ne sais pas d'où sort le temps nécessaire. Et puis, autant rester protégé, après tout, 11 n'est qu'un peu plus viable que 12... C’est courant d’être armé, et je sais qu’un jour, ce sera à mon tour. Bref, tout va bien, c’est le principal, ne parlons pas de malheur. BOUM. La porte vole en éclats. Mais ? Qu’est-ce qu’il se passe ?? Je me précipite dans le salon, un homme tient mon père en joue avec un flingue identique au notre. BAM. Première détonation, je tourne la tête, le corps de ma mère s'effondre, elle s'écroule, sa tête heurte le sol dans un bruit lourd. Une petite voix, une larme, des sanglots, puis des cris : Pandora. Merde ! Je sens mes yeux humides. J'ai la haine, la rage profonde : ces sales chiens ont abattu de sang-froid ma mère devant moi. Je suis paralysé, j'ai mal au cœur. Et dire que j'avais l'intime conviction que ça arriverait un jour... Un homme ouvre la bouche, « Dimitri, tu as volé trop de gens, tu savais ce que cela ferait si tu touchais à un membres de la famille Leviston. » « Les combats étaient tous loyaux… Les adversaires consentants… »« Peu importe, ils sont morts maintenant. »« Ils étaient consentants ! J’ai une famille à nourrir… J’étais obligé, je sais que tu comprends, c’est-ce que tu faisais avant ! ». De quoi il parlait l'autre abruti et c‘est qui d‘abord ? Je n'ai pas le temps de réfléchir, je sais comment ça va se finir, alors je fonce me placer devant mon paternel. Mais là, pas un mètre de plus, je me prends une balle dans l'épaule gauche. Pression, craquement. Cette balle transperce ma chaire, je m'écroule, mes jambes se dérobent et je chute à côté de mon géniteur. BAM ! Deuxième détonation ! Cette fois, mon père tombe devant moi, mais je ne peux rien dire, j'ai trop mal, au cœur et à l'épaule. Mon bras me lance, vraiment. La haine m'anime autant qu'elle me paralyse. Souffrance, je souffre et me déchire au fur et à mesure que le temps file... Un dernier souffle de la part de l'homme qui gît à mes côtés, puis ses yeux se vident de toute expression. Sa peau se glace, il est blanc, froid... Il est mort. Je n’arrive toujours pas à parler, et pourtant, j'essaye de hurler, je lutte contre le temps, je veux les rattraper pour me venger ! Les deux hommes s'engouffrent à l'extérieur. Je vois flou et trouble, j'entends les crissements des pneus et je vois cette Cadillac noire démarrer en trombe. Mes jambes ne veulent plus me porter, elles sont engourdies, assommées, perdues par tout ce sang qui s'échappe de mon épaule. La porte se referme dans un courant d'air. Personne n'a rien vu, il ne s'est rien passé. Et au cas contraire, on ne dira rien car sinon, on se fera butter par ces bandits du temps. J'ai froid, trop même. Je fixe le plafond et m'endors dans cette de mare de sang. Celui de mon père et le mien. Et je crève lentement mais surement, personne ne viendra protester et bordel, je m'en veux, je subi les actes de mon père, je m‘appelle Azazel Czeslaw Williams et c’est mon anniversaire. J’ai onze ans, je viens de subir un des plus grands traumatismes de ma vie et j’ai perdu ma voix.

***

Joyeuse enfance que fut la mienne, pas vrai ? Enfin, enfance. Pour ma part, j'ai arrêté de grandir à partir de ce jour-là. Mes pensées sont devenues bien sombres, j'ai perdu toute envie de jouer, de m'adonner à quelques plaisirs enfantins. Il ne s'agissait que de choses futiles, sans intérêt réel. Mon seul objectif pour la suite ? La vengeance. Je ne pensais qu'à ça. Elle me dévorait de l'intérieur, elle me rongeait petit à petit... Et je brûlais d'envie de leur faire payer leur crime. Retourner leurs armes contre eux... Oh que oui, je n'attendais plus que ça... J'en avais encore des frissons d'ailleurs. Mais vengeance vient à qui sait attendre. Alors j'attendais. J'avais perdu beaucoup de choses : mes parents, le secteur 11, ma voix. Je suis resté deux ans sans voix, subissant les autres sans pouvoir me révolter. Et c'est à l'âge de treize ans que j'ai enfin pu retrouver cette dernière. Comment vous demandez-vous, avec quel temps ? J'ai volé. C'était mal, je le savais, mais après tout, je ne faisais que voler ce qui avait déjà été volé, étant vite retourné dans le secteur 12 avec ma soeur, il n'était pas rare que la nuit je me faufile dans quelques veilles bâtisses pour rattraper tout ce qui me passait sous la main. C'était la survie, chacun pour sa peau. Et moi je comptais pour deux, car je devais la protéger, Pandora, j'étais son aîné et c'était mon devoir. Pff... Quelle enfance pourrie, à dormir sous les ponts certains soirs quand aucune famille n'acceptait de nous prendre sous son aile. Même secteur, même galère, il n'y avait rien à rajouter là-dessus. Puis on a fini par trouver quelques immeubles désaffectés et abandonnés depuis un bout de temps. Certes, cela n'avait rien à voir avec les palaces du secteur 1, mais on était à l'abri de tout, sauf de la température. Deux ans de plus dans cet appartement miteux et curieusement, je ne ressentais pas le besoin d'en avoir plus. Nos compteurs ne s'étaient pas encore déclenchés, elle était seine et sauve et on vivotait sans trop d'ennuis. Quinze ans que j'existais, et j'avais déjà l'impression d'être usé.

Mais c'est aussi vers ces quinze ans que les symptômes se sont faits de plus en plus présents. De quoi est-ce que je parle ? Ma maladie. Ma démence, ma folie, ma vie. Tout le monde est plus ou moins unique pour ses propres raisons, voici la mienne. Je suis sociopathe. Et ma maladie est plus ou moins avancée en comparaison avec ceux de mon espèce. Espèce ? Oui, nous sommes une espèce à nous tout seul, les sociopathes. Irrespect total des règles, comportement agressif, hyper-impulsif, intelligence au-dessus de la moyenne, aucun remord ou autre sentiment relatant la culpabilité... Et c'est pourquoi la plupart des gens se sont amusés à me coller cette étiquette. Vrai, faux ? Aucune idée... Même si d'un côté, un sociopathe ne sait pas qu'il l'est... Néanmoins, je demeurais toujours conscient dans tout ce que j'entreprenais, rien n'était laissé au hasard, je réfléchissais. Mais je laissais cela aux grands scientifique, car ce qui me préoccupait, c'était notre avenir. Certes, il me restait dix belles années avant que mon compteur ne se déclenche, mais qu'est-ce qui m'empêchait, en attendant de faire mes réserves ? J'étais prêt à tout pour Pan', à tout pour qu'elle puisse vivre longtemps et sans être dans l'obligation de faire un travail... Sans qu'elle ait besoin de se pavaner dans les rues sombres de 12 pour le plaisir de ces-messieurs. Personne ne touchait à ma soeur, il en allait de la propre survie de celui qui oserait. J'étais dingue quand je le voulais, enfin, plus que d'habitude quoi. Et puis, cette envie qui me consumait, ce violent désir de me venger n'arrangeait pas les choses... Quand est-ce qu'elle viendrait, l'heure de la vengeance ? Bien vite, trop vite...

CHAPTER II

« Pour savoir se venger, il faut savoir souffrir. »-Voltaire

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La vengeance. Elle était là, je pouvais la sentir et savourais cette odeur qui annonçait une nouvelle victoire. Ce n’est pas bien de souhaiter la mort de certaines personnes, mais ai-je mentionné quelque part que j’étais quelqu’un de bien ? Non, loin de là même. J’ai dix-neuf ans, tout juste. C’est le jour de mon anniversaire, et aujourd’hui, je voulais faire les choses dans les règles de l’art. Dix-neuf balais, déjà… Et dire que dans six ans, un autre problème viendra se rajouter à cette existence qui se montre déjà pénible… J’ai pensé que je passerais le cap de la vingtaine sans problème, mais il y a des jours où je me demande pourquoi ne pas tout lâcher, puisque de toute façon, je serais condamné à vivre en bas, dans les secteurs qui comptent deux nombres. Mais je n’abandonne pas non, il ne faut pas abandonner. Mon père m’a interdit d’abandonner. C’est pour les lâches, disait-il… Peut-être que je suis un peu lâche, d’un côté… Non ! Non, pas du tout. Je n’ai pas envie d’être un de ces traîtres, je veux vivre pour elle, peu importe le temps que cela durera, je serais là jusqu’à ce que mon horloge arrête de faire marche arrière, jusqu’à ce que la dernière seconde ne m’arrache un dernier souffle. C’est la promesse que je m’étais faite, et je suis un homme de parole. Bref. J’avançais, un petit sourire carnassier flottant sur mes lèvres. Je n’étais pas bien, pas du tout, j’étais dans ces passes où j’étais hors de moi. Mais je devais me contenir pour mener mon plan à bien. ILS étaient là, je les avais repéré. Pas une ride de plus, sauf peut-être la mine un peu plus fatigué. Tous les deux, dans ce bar miteux du secteur 12. ILS passaient du bon temps apparemment. Mais j’étais là pour jouer les trouble-fêtes. J’entrais juste dans ce bar, constatant avec le plus grand dédain que tous les hommes de ce pub avaient bu comme des trous, quelques uns ne tenaient même plus sur leurs tabourets. Et moi, moi je m’efforçais de garder ce sourire, je m’efforçais de me contenir. Je m’asseyais à côté d’EUX…

ILS ne savent pas qui je suis, tant mieux. Je jette juste un furtif coup d’œil, vérifiant que je n’aurais pas de mauvaise surprise, puis me contente de ressortir, je m’adosse contre un mur à l’entrée, à l’ombre d’un mur adjacent. Puis j’attends, simplement. Une heure. Puis deux. Je n’étais vraiment pas patient, mais pour une fois. Enfin, la porte s’ouvre, je relève un peu la tête pour regarder ce qui peut bien sortir de cette beuverie. Justement, ILS étaient là, ces deux cibles tant attendues. ELLES avancent, je les suis simplement mais discrètement, zigzaguant à l’identique entre les ruelles sombres et peu chaleureuses de ce coin. Enfin, ELLES arrivent sur le pont, mes douces cibles, victimes de ma folie. Toujours sous mon long manteau noir, je continue alors dans l’ombre, tenant fermement mon revolver dans ma poche droite. Je garde la tête baissée, je n’ai plus peur, j’ai juste envie de bondir sur ces deux hommes comme le lion bondit sur une pauvre gazelle. Moitié du pont. Il est temps d’agir. Encore quelques malheureux mètres et ils seront à ma porté. La cadence gagne en vitesse, IL est juste devant moi. Je lâche le flingue dans ma poche et garde mes deux mains hors de mon manteau. Il fait froid, l’air glacé me brûle les bronches. Encore un pas, je glisse doucement mes mains dans le cou du premier et d’un geste net mais puissant, lui brise la nuque. Ca de moins. Il n’est pas encore l’heure des réjouissances, je replonge ma main dans ma poche droite, sors lentement l’objet chargé, tend mon bras droit vers le prochain. BAM. Première détonation, elle m’arrache quelques frissons. Les souvenirs menacent de remonter à la surface de mon esprit, je fais barrière, le temps d’achever ma mission. La balle vient transpercer l’épaule gauche de mon gibier. L’entendre gémir de douleur me fait sourire. Le jeu ne fait que commencer. Satisfais. Non, pas encore. L’HOMME se retourne, maintenant son épaule avec douleur, et je lui souris. BAM. Deuxième détonation, IL recule encore un peu lorsque la balle vient heurter sa seconde épaule.  « C’est symétrique comme ça ». Stupide réplique, mais elle me délivre, cela me procure tant de plaisir, le voir souffrir, crever lentement mais surement. IL tombe à genou, noyé dans une profonde incompréhension tendit que je le dévisage. Ca y est, elle est là, ma folie remonte et qu’est-ce que je me sens bien ! Je me sens vivant. Je m’approche de lui, venant juste devant. Sans en dire plus, affrontant sans aucun problème son regard qui en dit long, j’attrape son bras pour récupérer le temps qu’il a. Deux semaines, quatorze jours et cinq heures. Pas mal ! Mais je suis clément, je suis gentil, alors je lui laisse une pauvre minute. Tout est prévu, dans les moindres détail. Je suis fou, je suis aussi maniaque et je voulais laisser à cette belle pourriture le maximum d’indices pour qu’elle comprenne qui j’étais. Des années que j’attendais ! Huit ans, jour pour jour ! Je n’en pouvais plus, je ne tiendrais plus longtemps, j’allais craquer. Minute, je ne craquais pas déjà ? Très certainement si. Toujours aussi menaçant, mes prunelles s’embrasant dans une flamme de haine, je l’oblige à se relever. Je cherche juste son regard, il a peur, il est terrifié. Et j’en laisse même échapper un ricanement mesquin. J’ai gagné. Je gagne toujours. « Tu savais ce que cela ferais si tu touchait à un membre de la famille Williams. Hein Andres. Tu savais parfaitement. Tu te souviens de moi ? Czeslaw. » « Williams ? » « [i] Bien sûr, tu t’en souviens, je n’avais que onze ans… » J’allais exploser, d’une seconde à l’autre… Toute cette haine, cette rage qui me dévorait… « Je n’avais que onze ans bordel ! Seulement ! Et tu les as tué, sans aucun scrupule. Ils te faisaient confiance… Vraiment… Et toi, espèce d’ordure, t’as rien trouvé de mieux que de leur tirer une balle dans le dos. Mais ne t’inquiètes pas, j’avais tout prévu. On oublie pas le visage de la personne qui nous a tout enlevé. Surtout pas quand il s’agit d’un Williams, surtout pas quand il s’agit de moi… » Je soupire. Non, il avait vraiment mal joué l’autre. Dans ma famille, on avait toujours été très porté sur un esprit de vengeance, allez savoir pourquoi. Et moi, j’étais ce que l’on appelait la cerise sur le gâteau, essence même d’une magnifique vendetta. « Sur ce, j’ai hâte d’aller manger le gâteau. Alors tu vas être mignon, tu vas te lever et courir le plus vite possible, il ne te reste plus qu’une dizaine de secondes… » Toujours aussi effrayé, je me délecte d’une telle ambiance. Il en tremble. Tant mieux, c’est tout ce que je veux. Sur ces derniers mots, il n’attend pas, se retourne et s’exécute, ses jambes redoublant de vélocité. Sourire sadique, je tends toujours ce cher revolver droit devant moi. Je compte nerveusement. 3, 2, 1. Je ne peux pas le laisser s’en tirer comme ça. BAM. Dernière détonation. Cette dernière balle vient se loger quelque part près de sa nuque, et il s’effondre. J’ai gagné. Je gagne toujours. Une seule larme coule. Une seule. Car j'ai mal. La plaie s'ouvre de nouveau. Bonne anniversaire Czeslaw.